Au fil de ma fantaisie et de mes humeurs

Au fil de ma fantaisie et de mes humeurs...

mardi 31 août 2010

Souvenez-vous....

Et m...  pour la Reine d'Angleterre!



















J'ai trouvé  ça  là : http://www.nicewallpapers.info/
Ce n'est pas bien beau, mais c'est space! Et elle a l'oeil coquin...

vendredi 27 août 2010

Le Paroissial des Fidèles

C'est avec beaucoup de respect que j'ouvre et feuillette ce Paroissial des Fidèles, par Mgr Emmanuel Marbeau, Évêque de Meaux, avec lettre autographe de S.S. Pie X, édité en 1911 après validation par Rome en 1910. Papier bible, 1 405 pages, petit format (13*8), avec de nombreuses vignettes insérées : In memoriam des anciens curés et des communions, prières au Santo Bambino de l'Ara Coeli (100 jours d'indulgence) ou avec Jésus au T. S. Sacrement (300 jours).

Il comprend le Rituel des Fidèles, et le Paroissien proprement dit, donnant les textes des messes chaque jour de l'année, et notamment des dimanches.

Le Rituel des Fidèles comprend tout ce qu'un Fidèle doit savoir. Par exemple sur les Ministres du Culte :
A   La Hiérarchie d'Ordre :
      Ordres mineurs :
         1er Ordre de Portier
         2e Ordre de Lecteur
         3e Ordre d'Exorciste
         4e Ordre d'Acolyte
       Ordres majeurs :
         Le Sous-Diaconat
         Le Diaconat
         Le Sacerdoce, avec 2 degrés : la Prêtrise et l'Episcopat


B La Hiérarchie de Juridiction
      1er le Curé
      2e l'Evêque
      3e l'Archevêque
      4e le Pape

Les chanoines titulaires, les chanoines honoraires, les cardinaux ne sont que "des Ministres de l'Eglise pouvant être investis de diverses charges ou dignités leur donnant droit à des honneurs particuliers".

Et moi qui pensais que c'était un service! Non, c'est une dignité qui donne droit à des honneurs! Voyez qu'il y a toujours à apprendre.

Dans le même ordre d'idée, on apprend que les ornements et insignes réservés aux Evêques sont : les bas, les sandales et les gants, de la couleur des ornements du jour, la croix pectorale (comprenant des reliques de la Vraie Croix et des Martyrs), les 2 tunicelles, l'anneau, la mître, la crosse, le grémial (voile précieux que l'on pose sur les genoux de l'Evêque officiant, lorsqu'il est assis), le rochet, le formal ou rational ou pectoral, la cappa magna, la mozette ou camail. Enfin, un bougeoir à long manche que l'on tient allumé devant l'Evêque, est une marque d'honneur due à la dignité épiscopale.

Les Archevêques y ajoutent la croix processionnelle et le pallium. Les cardinaux ont droit à la pourpre, au chapeau rouge et à l'anneau de saphir. Enfin le Pape se contente des mules, de l'anneau du Pêcheur, de la Tiare, des flabelli, de la Férule et de la sedia gestatoria.

Je vous laisserais le soin de rechercher par vous-même la mission des Dames Patronnesses et celle des Dames de Charité.

Parmi les sacrements, ma lecture m'a entraîné évidemment vers le Sacrement de Mariage, où l'on apprend des choses intéressantes, en particulier que les futurs mariés doivent savoir qu"'il y a un état plus parfait et plus agréable à Dieu que le Mariage, c'est celui de la Virginité chrétienne et du Célibat religieux". S'ils persistent, ils doivent savoir que les curés peuvent les marier sans frais, et que l'on ne peut donc en prétexter le coût pour s'en dispenser et vivre dans le péché.

A noter qu'aux questions du genre : "Vous vous présentez ici pour contracter Mariage en face de l'Église?", les futurs époux doivent répondre : "Oui, MONSIEUR." Ah, que ce" Monsieur" est important! Pourquoi dit-on simplement "Oui"? Si j'étais Curé, je répondrais "Oui, qui?" à la réponse : "Kévin, veux-tu épouser Loana ici présente? - Oui!"

Après les avoir mariés, le célébrant asperge et bénit "l'anneau et la pièce de mariage". L'anneau, ce doit être les alliances, mais la pièce de mariage? On comprend ensuite quand le marié la met dans la main droite de la mariée, en disant " Recevez ce signe des conventions matrimoniales faites entre vos parents et les miens". C'est en fait le contrat!

Quant à la messe de Mariage, qui a lieu après la bénédiction, les textes sont toujours les mêmes : l'Epître "Que les femmes soient soumises à leurs maris, etc", et l'Evangile " Que l'homme ne sépare pas ce que Dieu a uni". Au moins, les choses sont claires.

Pour l'Office des défunts, je voudrais aussi vous faire part de quelques découvertes. En effet, l'Eglise se trouve "dans la pénible nécessité de refuser les honneurs de la Sépulture Ecclésiastique", dans les cas suivants :
1er : aux païens, infidèles, juifs, hérétiques, schismatiques, excommuniés (ce qui me parait justifié, non?)
2e : à ceux qui se sont suicidés, à moins que ce ne soit dans un accès de folie (ceux qui se suicident en étant bien dans leur tête relèvent du 1er cas?)
3e : à ceux qui meurent par le fait d'un duel (donc, pas de problème pour le survivant assassin, mais au bout de combien de temps?)
4e : aux enfants morts sans Baptême.

Il est cependant précisé que "la privation de la Sépulture Ecclésiastique n'implique pourtant pas nécessairement la perte du Salut Eternel, et l'Eglise défend de désespérer de ses plus coupables enfants". Io respiro, mais je voudrais bien savoir si l'anathème contre le duelliste mort est toujours valable.

Passionnant ce paroissial. Peut-être un jour vous parlerai-je des subtilités entre les fêtes doubles et les fêtes votives. Pour l'instant, j'espère seulement vous avoir démontré que ce rituel, appelé par certains à demeurer intact pour les siècles au nom de la Tradition, est en fait terriblement marqué  par la culture du temps passé...

jeudi 5 août 2010

Comment lire une partition 1

Comment lire une partition ?

Il n’y a rien de plus simple -quelques conventions à connaitre tout au plus-, mais la densité d’information est très importante, beaucoup plus que dans un livre. Lorsqu’on suit une partition, on ne peut assimiler toutes les indications données pour chaque instrumentiste. Même pour la musique de piano, il est quasiment impossible de suivre « au vol » les mélodies, l’harmonie et leurs évolutions. Un travail préparatoire s’impose, pour comprendre comme est « faite » la musique.

Prenez d’abord la partition, touchez-la sur ses tranches et appréciez le travail : un beau papier, une belle calligraphie. Notez le nom de l’auteur, de l’éditeur, regardez la date d’édition, essayez de déterminer s’il s’agit d’une édition « romantique » comme on en faisait au XIXème, ou d’une édition « scientifique » comme on les préfère au XXème. Pour Bach, fuyez les premières, bien qu’elles soient fort belles : elles ont été arrangées. Espérons que vous avez une bonne édition, car il en est de mauvaises. Les plus anciennes sont gravées, et sont recherchées pour cela.

Les partitions sont chères, surtout en France. Le débit est faible, donc les prix sont élevés, ce qui diminue les ventes… Et puis les droits d’auteur… Par exemple, la musique de Jacques Ibert est tout juste passable –avec indulgence-, et ses héritiers âpres au gain : à fuir.

Mais vous trouverez votre bonheur sur le « Wiki » des partitions : IMSLP

Les puristes ne veulent pas des partitions « réduites » : qu’ils achètent les complètes ! Les partitions réduites sont nettement plus économiques, et on peut essayer de les jouer au piano. Elles ont même parfois été faites par l’auteur lui-même : c’est le cas de Wagner (c’était en fait son « premier jet », qu’il orchestrait dans un deuxième temps), ou par des musiciens accomplis : on ne peut passer sous silence les transcriptions de Liszt des 9 symphonies de Beethoven. Evitez cependant les 4 mains ! Ravel et Stravinski ont fait eux-mêmes des transcriptions de leurs œuvres : la Valse, Le Sacre du Printemps, Petrouchka… qui ne sont pas du tout faciles !

Ouvrez les premières pages. Admirez les gravures, l’introduction, la photo du compositeur… Vous trouverez ensuite la liste et parfois le nombre des instruments nécessaires. Ce cher Berlioz, qui ne doutait de rien, voulait 8 harpistes pour sa Symphonie Fantastique, puis se plaignait, dans ses Mémoires, de ne pas trouver assez d’instrumentistes de niveau convenable dans les petites villes d’Allemagne où il faisait ses tournées.

Au début de la partition, vous verrez le nom de l’œuvre, parfois la tonalité et le numéro d’opus, le nom du compositeur, et souvent la dédicace : « Der stadt Leningrad gewidmet », « Dedicated to the City of Leningrad » voit-on en tête de la Symphonie n°7 de « Schostakowitsch », dite « Leningrad », dans une édition new-yorkaise. Voyez comment ils écrivent le nom du compositeur, et essayez de comprendre pourquoi ils ont mis le titre et la dédicace en allemand  et plus de l’anglais, mais pas en russe ! D’emblée vous constatez ce que je vous disais plus haut : il y en a de bonnes et de moins bonnes…


Toutes les indications « musicales » du compositeur sont en italien : c’était presque une norme internationale, mais maintenant chacun fait comme il veut. Richard Strauss les mettait déjà en allemand. En revanche, les didascalies, pour un opéra, sont dans la langue de l’auteur. Ce n’est déjà pas simple dans Wagner, alors voyez ce que cela peut donner pour Eugène Onéguine !

Ici, le rythme est « allegretto », c’est-à-dire assez vite, joyeusement. C’est plus léger que « allegro », et indique un peu d’avance que ça va être burlesque, car ce n’était pas spécialement « joyeux » à Leningrad, même avant que les Allemands arrivent. Le premier thème est grotesque et lourd : do-sol-ré-sol-mi, quarte descendante, quinte ascendante, quarte ascendante, tierce descendante, ce pourquoi tout professeur de musique virerait le dernier de ses élèves… Mais là, c’est du génie persifleur.

Le tempo est donné par l’indication « noire = 116 » : il faut jouer 116 noires à la minute : juste un peu moins que 120, ce qui en ferait 2 à la seconde. A l’armature, le signe C indique ¾ : 4  noires par mesure. Une mesure doit donc être jouée en moins de 2 secondes… Je ne sais comment font les chefs d’orchestre pour tenir un tempo aussi précis…

Sur la gauche, verticalement, la liste des instruments qui jouent ensemble, au moins sur la page considérée, repérés par le double trait vertical qui les unit. De bas en haut, on trouvera les bois, les vents, les percussions et les cordes. Le soliste, pour un concerto, ou les voix, dans un opéra, sont juste au dessus des violons.

Ici, on commence avec les « fagotti » les bassons, qui sont dans le grave (clé de fa), puis les trompettes. Attention, elles sont en si ! l’indication (B) le précise, par la notation anglo-saxonne des notes. Cela veut dire que quand le trompettiste joue un do, il produit un si. Donc, si on veut qu’il joue un do, il faut lui écrire de jouer un do#. Au cas particulier, je comprends plutôt que la trompette est en sib (H, si bémol), car sa première note est un ré, qui doit être un vrai do, et non un réb, pour l’harmonie. A moins que ce ne soit fait exprès pour sonner faux, mais ici, je n’y crois pas trop : ah l’importance de pouvoir faire confiance dans l’éditeur !

Ensuite, les timpani, c’est-à-dire les timbales. Une est réglée pour jouer un do, l’autre un sol. En effet les timbales s’accordent, parfois en cours d’exécution : les percussionnistes sont toujours des prestidigitateurs.

Puis les cordes : les violons (violini), les altos (viole, appelés Bratschen en allemand, car, dit-on, c’est le bruit qu’ils font quand on s’assoit dessus), les violoncelles (celli), les contrabassi (basses).

La suite du jeu consiste à déterminer la tonalité. Regardez l’armature des cordes, car ce ne sont pas des instruments transpositeurs. Ici, il n’y a ni bémol ni dièse, on est donc a priori en Do Majeur, ou en La mineur. La première note est un Do, et on ne voit pas de Sol# à l’horizon, on est donc bien en Do Majeur, ce qui va bien avec l’allure de marche militaire du terme.

Car les tonalités ont une « couleur ». Majeur, c’est a priori gai et joyeux, et mineur, a priori triste… Le Requiem de Mozart est en Rém, comme Dom Juan. Bach a exploré toutes les possibilités des 24 tonalités possibles dans ses 2 cahiers du « Clavecin bien tempéré ».

Pour trouver la tonalité à partir de l’armature, il faut se souvenir de la formule « fa-do-sol-ré-la-mi-si », et sa réciproque « si-mi-la-ré-sol-do-fa ».

Do(0b et 0#), Sol(1#, qui est le Fa#), Ré(2# : Fa# et Do#), etc, jusqu’à Si(5# : Fa, Do, Sol, Ré, La, Mi, Si), pour les modes majeurs. On obtient les modes mineurs en enlevant 3# (ou en ajoutant 3b à cette liste.)

Ou encore FaM (1b), SibM(2b), MibM(3b), LabM(4b), RébM(5b, mais on préfère dire Do#M, avec 4#), SolbM(6b, ou encore Fa#M avec 5# : voyez l’Andante de la Sonate Pathétique de Beethoven, pour une belle enharmonie).

C’est finalement assez simple, avec un peu d’habitude, l’ennui vient plutôt du fait que le compositeur s’amuse vite à moduler, c’est-à-dire à changer de tonalité. Heureusement, car sinon on n’entendrait que 8 notes, et on se lasserait vite. Et plus l’auteur est moderne, moins il se soucie des règles de passage. Mozart avait déjà fait de la polytonalité, avec ses 3 orchestres sur scène de Dom Juan, mais en s’arrangeant pour qu’il n’y ait pas de couacs. On a inventé l’atonalité, la musique sérielle et autres fantaisies, mais on en revient, car quand on a fait entendre d’un coup les 12 notes en même temps, il n’y a plus qu’à inventer d’en supprimer.

Cependant, voyez que Chostakovitch nous a mis un fa# tout au début de la partition : ce pourrait être un indice de passage en SolM, mais il insiste sur son DoM avec les trompettes et les timbales : non c’est une facétie, un grattement d’oreilles, peut-être pour nous signifier que la musique militaire joue faux, et plus sûrement pour affirmer, d’entrée de jeu que, malgré le ton allegretto, ce sera grinçant.

Beethoven jouait déjà à ça : au début de la 9ème symphonie, il nous fait entendre des Mi et des La : Mi-LA, La-Mi, Mi-La, en descendant. On a un bémol a la clé, c'est-à-dire Rém ou FaM. On est donc en incertitude tonale, majeur ou mineur, jusqu’à la 22ème mesure où il fait entendre enfin un accord de Ré mineur : Ré-Fa-La. Ouf !

On a calé les principales informations nécessaires : nous pouvons commencer la lecture, mais ce sera pour une prochaine fois.