Au fil de ma fantaisie et de mes humeurs

Au fil de ma fantaisie et de mes humeurs...

mercredi 26 janvier 2011

"Quand chacun fait ses propres règles, tout se dérègle"

"Quand chacun fait ses propres règles, tout se dérègle", c'est la belle phrase qu'on voit dans tous les bus parisiens. J'en suis indigné.

La RATP continue ses campagnes de formation à la civilité ordinaire et à sa politique de "Revenue  Assurance", du genre "je monte, je composte", ou "si vous avez une conversation personnelle ici, elle ne sera plus personnelle".

On voit bien l'équipe de communicants quinquagénaires (30 ans de RATP...) et de sociologues barbus à lunette, qui pond chaque mois de nouveaux slogans à destination des sauvageons. " Deux poussettes, ça va, trois, faut pas pousser!" : celle-là est particulièrement bête, car généralement la dame qui essaie d'entrer dans le bus avec sa poussette ne voit pas qu'il y en a déjà 2, et si elle attend le suivant parce que celui-ci est plein, elle n'arrivera jamais. Ces sociologues ont-ils déjà pris le bus comme tout le monde? Notamment aux heures de pointe?

Ce qui passe les bornes, non de la connerie (on ne compte plus les records), mais de la propagande idéologique, c'est cette phrase : "Quand chacun fait ses propres règles, tout se dérègle". Ça pourrait faire un sujet du bac philo, et tout candidat qui essaierait de la justifier aurait un zéro pointé.

Au premier degré, on comprend ce qu'ils ont voulu dire : "si chacun fait ce qu'il veut, c'est le bordel". Et ils ont changé le style pour ne pas choquer les habituées du 82 (Neuilly-Montparnasse), la ligne qui permet aux dames en vison d'aller de Neuilly au Bon-Marché quand leur chauffeur est en congé. Et ce qu'ils essaient de nous faire comprendre : "Faut appliquer le règlement!".

Si donc, on ne doit pas faire ses propres règles, qui donc les fait pour nous? C'est là qu'on dérape dans le fascisme ordinaire qui nous sert de politique intérieure. La direction de la RATP fait mes propres règles? Bientôt ce sera la Police... Du reste, c'est bien l'intention de son ministre.

Pour que des règles soient établies et appliquées, il faut qu'elles soient collectivement élaborées et démocratiquement contrôlées. C'est la théorie normalement en démocratie. Mais quand ce pouvoir de "réglementer" passe aux technocrates, alors c'est un devoir d'en souligner les absurdités , et de le dérégler. Je le fais chaque fois que je peux. Faites comme moi.

Demandez par exemple au chauffeur de bus (en réponse à son agressif "bonjour!") si vous avez le droit de lire le journal dans son bus. Quand il prend son air ahuri, vous lui dites : "ben oui, quand chacun fait ses propres règles, tout se dérègle, alors je vous demande quelle est la règle!".

C'est insidieux, c'est pervers, mais c'est le début d'une tentative de conditionnement, qui évidemment ne marchera pas. C'est le même argument qu'on utilisait autrefois "sous Mussolini, les trains arrivaient à l'heure", sans dire que même en démocratie, les trains allemands arrivent aussi à l'heure (et ils ne vont plus à Auschwitz).

"Quand je monte dans le bus, je me dirige vers le fond"  : quand le bus est bondé, c'est impossible. "Quand on s’arrête entre 2 arrêts, rien n'avance" : Mémée avec sa canne n'a qu'à se débrouiller toute seule.

La seule façon pour la RATP de renverser son image, et de faire du transport urbain un lieu de civilité, elle a d'abord une simple priorité : montrer son respect envers ses clients en, améliorant le service, notamment en multipliant son offre. "Quand un bus est bondé, la RATP double les fréquences de passage" : voila ce qu'on attend d'elle. Point barre.

PS : quand un bus est bondé, personne ne composte un billet. Quand il est presque vide, alors vous êtes presque sûr d'être contrôlé, et dans ces cas, tout le monde est en règle. C'est tellement plus facile! Parce que la RATP fait aussi ses propres règles pour elle-même, comme ça l'arrange.

samedi 15 janvier 2011

Allez, dégage...

La vie des dirigeants est vraiment injuste.
Tenez, ce pauvre Ben Ali. La semaine dernière, il se faisait encore tranquillement masser dans son hammam, pendant que sa douce moitié comptait ses sous. Et hier soir, le voila tournant au dessus de la Méditerranée en attendant que quelqu'un se dévoue pour l'héberger.
La semaine dernière, il n'avait que des amis, aujourd'hui il est honni. Il était le rempart contre l'intégrisme, comme Pinochet contre le communisme, et, plouf, plus rien.
Oh misère des Rois...
Nous n'avions mis que 3 jours (glorieux), pour renvoyer Charles X, mais c'était plus facile. Louis-Philippe a tenu juste un peu plus longtemps. Ils avaient trouvé refuge à Prague ou à Londres, mais nous n'avons pas osé prendre Ben Ali "pour ne pas choquer la communauté tunisienne", sous entendu la communauté française aurait trouvé cela très bien. On a déjà Baby Doc, on est prêt à prendre Gbagbo, on a l'habitude.
Ah si seulement nos CRS avaient pu l'aider! En plus, ils se seraient exercés.
Vraiment, il n'y a pas de morale en ce bas monde...